Solo mio
Let me chant the Buddha
Laissez-moi chanter le
Bouddha
The other reason I need to travel solo is to make mistakes on my own and
learn from them. I need to know that I can cross borders, have conflicts, and make
difficult decisions in far off lands without always knowing Pierre is there to help me.
(Pierre is much better traveled than I). I always have a crutch to fall back on with
Pierre, an all too good one sometimes - to which I am ever grateful. He knows what it is
to travel alone, and with another, but I do not, and I need to know what it feels like to
do these things completely on my own.
One morning we take the decision to split-up
for the day, to take two separate paths, and meet up that night. This is perfect timing
because the rear shock on my motorcycle has just gone out which means I can only drive on
asphalt, and because Pierre and I were in an argument anyway, so it all worked out for
all. So, this morning we leave Swakopmund after 10 days and head separately towards
Rehoboth (probably not on your map...). It was hot, barren, and so insanely strange to be
alone after almost a year. Really. I was simultaneously much more relaxed, and more
nervous. My brain lit a fire and so much chaos and voices and images flooded it for hours
upon hour. Like it had all been waiting to get out. It didn't go out though, it circled in
my brain-pan and made me crazy. I drove at what ever speed I wanted, stopped on whims to
walk around, and found the whole experience exhilarating. I thought about the women in
places like Yemen and Iran who have probably never been alone outside in their lives,
which to me there is no quicker way to insanity.
I arrived before Pierre at our
campsite and started pitching the tent during a wind and dust storm. I tried to chant the
Buddha, relax and persevere the experience, but enough is enough, and after 30 minutes of
frustration I started yelling *!^%$#x*?!s and had a tantrum. Just then who should pull
up but my French hero. Hahahaha oh the irony.
L'autre raison pour laquelle j'ai besoin de voyager seule, c'est de faire
mes propres erreurs et d'en tirer quelque chose. J'ai besoin de savoir que je peux
franchir des frontières, entrer en conflit, et prendre des décisions difficiles dans des
contrées lointaines sans toujours savoir que Pierre est là pour m'aider (Pierre a voyagé
bien plus que moi). Avec lui, j'ai toujours une béquille où m'appuyer, une bien trop bonne
quelquefois - pour laquelle je suis toujours reconnaissante. Il sait ce que c'est que de
voyager seul, et avec un autre, mais pas moi, et j'ai besoin de savoir que je peux faire
ces choses complètement par moi-même.
Un matin, nous prenons la décision de se
séparer pour la journée, de prendre deux chemins différents, et de se retrouver le soir.
Ça tombe parfaitement parce que l'amortisseur de ma moto a rendu l'âme ce qui veut dire
que je ne peux conduire que sur l'asphalte, et comme Pierre et moi venions de nous
disputer de toute manière, ça marche de tous les côtés. Donc ce matin nous quittons
Swakopmund après 10 jours et nous dirigeons séparément vers Rehoboth (probablement pas sur
votre carte...). Il faisait chaud, c'était désert, et incroyablement étrange d'être seule.
Vraiment. J'étais simultanément bien plus détendue et plus nerveuse. Ma cervelle s'est
mise en feu et tellement de chaos et de voix et d'images l'ont inondée pendant des heures
et des heures. Comme si tout ça avait attendu d'en sortir. Mais ce n'en est pas sorti, ça
me tournait dans la calebasse et me rendait folle. Je conduisais à l'allure que je
voulais, m'arrêtais sur un coup de tête pour marcher un peu, et trouvais l'expérience
étourdissante. Je pensais aux femmes dans des endroits comme le Yemen ou l'Iran qui ne
sont probablement jamais sorties seules de leur vie, ce qui pour moi ne serait rien
d'autre que le chemin le plus rapide vers la folie.
Je suis arrivée avant Pierre au
camping et je commence à planter la tente dans une tempête de vent et de poussière.
J'essaie de chanter le Bouddha, me détendre et continuer l'expérience, mais assez est
assez, et après 30 minutes de frustration, je commence à hurler des *!^%$#x*?!s et faire
une crise. Juste au moment qui c'est qui arrive, mon héros français. Ah ah ah oh,
l'ironie.