An attempt at the Sahara
A test of my manhood
Tentative du Sahara - Un
test de ma masculanité
We wake, pack, leave, and stop to get
gas. Pierre and I are filling our bikes, the car in front of us finishes and leaves, and
immediately horns start honking for us to pull up (which is ridiculous). A large Arab
comes at us yelling in fury, and since i cant speak French, I yap my hand like a puppet
and yell "bak bak bak" like a chicken.Pierre starts out using actual sentences, but in the
end resorts to animal noises as well. The cops are there and tell us its all good. So we
leave with our caravan of one woman, 2 kids and 5 Nigerian men. Our guide has assured us
no deep sand.
Within the first 30 minutes we are in deep sand and we both fall. We
continue on better pistes, but then the 4x4 begins having trouble, and we grow wary of our
guide. We ride until 4 pm at which point my knees hurt so bad, I can barely climb off my
bike. I am administered 101 first aid and under the amazing desert sky we fall asleep. The
desert has a sound to it unlike any other landscape. Stillness that stretches for days. A
breeze that feels like it speaks to you.
I rarely see the woman traveling with
us. When we eat, she eats alone on the other side of the car. She stays in her wrap and
never talks with us. I ask about her and the men say matter of fact, "She's a married
woman". They tell us that once a woman is married she doesn't interact much with other
men anymore. She doesn't even sit with us to eat in the middle of the desert. They also
add, that it is her that wishes it this way and they respect this. Uh huh. Thats uh 'cause
her brain got washed.
Pierre suggested though, a single woman in America traveling with
7 males (one cousin, 6 strangers) for five days. It could get very uncomfortable for her,
especially if a few of the guys started hitting on her. Perhaps it is true, perhaps she
would rather be left totally alone. The difference though, is that the western woman may
possibly be perceived by the men as cold and impersonal, whereas here, the men respect her
wishes and give her 100% privacy, no question. Interesting. I have to question though
broad statements made about respect towards women. I think it may be fueled by something
other than genuine respect, otherwise women wouldn't be in the role they are.
Next
day I wake with adrenaline shooting through my arms due to intense fear. Fear of the
unknown and what might lay ahead in the desert. My anxiety comes from no gradual training,
and finding myself in the middle of several difficult situations in Morocco. Ahhhhg. This
toxifies my current experience. I was woke-up and kicked in the ass out of the tree, so
now I am shaking with adrenaline. But, no place to go but on the bike. jeebus crips.
We rode 8 hours of constantly changing, beautiful terrain today, and both mine and
Pierre's bike left the ground several times. We didn't fall though and finally made camp,
sore as hell, and exhausted from maneuvering through the sand. Also, our guide threatened
to leave us in the desert today because we were too slow. I reminded him yesterday it was
he who was so slow, and Pierre caught on fire and went off, saying "Go ahead, unpack our
things, I am calling the embassies and shutting your business down, etc" Threatening to
leave someone in the desert is basically saying, I don't care if you die. He took Pierre's
words seriously and we continued on. I was pissed cause all I could think of is how great
we did.
We camp again, rub Tiger Balm all over each other to calm our muscles and fall
into the sleep of the dead.
On the 3rd day, I finally lose all fear.
It is obvious I have the technique down and can almost say i am a really good rider. So is
Pierre and we have good speed and make excellent time. The terrain today is magnificent.
Hills of rock and sand that feel like a roller coaster. My stomach drops as I speed over
them. I also find two complete camel skeletons in the middle of miles and miles of flat
barren desert. They are beautiful and bleached a perfect white by the sun. Whenever I see
a dead animal or skeleton, the neck is always outstretched to its limit, as though it died
gasping it's last breath. The posture is desperate and mournful. I stared a long
time.
I wish I could send one to Ian.
We drive straight up the largest dune to make
camp for the night. It's the first time we drive up a real dune. The experience makes me
hallucinate and grow dizzy as it feels like there is no gravity. Tonight is the most
beautiful bedroom I have ever had in my life. We are on top a dune, and feel like no one
is on Earth but us. I see layers and layers of stars in the sky. And am sorry one day I
have to die.
Aujourd'hui on signe un deal avec un type
qui a deux 4x4x et qui dit qu'il peut nous prendre pour traverser le Sahara. On tombe
d'accord et puis se rétracte en le prévenant de notre inexpérience. Il nous rassure et on
s'accorde pour partir à 6 heures du matin.
On se réveille, emballe, part, et s'arrête
pour prendre de l'essence. Pierre et moi faisons le plein, la voiture devant nous termine
et part, et immédiatement les klaxons se mettent à sonner pour qu'on dégage la voie (ce
qui est ridicule). Un Arabe costaud arrive et se met à crier comme un furieux, et comme
je ne parle pas français, je met ma main en canard et crie "coin! coin! coin!". Pierre
commence à utiliser des vraies phrases, mais à la fin se résout aussi aux bruits
d'animaux. Les flics sont là et nous disent que c'est ok. Donc on part avec notre
caravane d'une femme, 2 gosses et 5 Nigériens. Notre guide nous a assuré qu'il n'y avait
pas de sable profond.
Dès la première demi-heure nous sommes dans du sable mou et
tombons tous les deux. Nous continuons sur de meilleures pistes, mais alors les 4x4s
commencent à avoir des problèmes, et on commence à s'interroger sur notre guide. On
conduit jusqu'à 4 heures l'après-midi auquel moment mes genoux font tellement mal que je
peux à peine descendre de la moto. On me prodigue les soins de base et nous nous
endormons sous le ciel fantastique du désert. Le désert a un son comme nulle autre
endroit. Une quiétude qui s'étend sur des jours. Une brise qui semble vous
parler.
Je vois à peine la femme qui voyage avec nous. Quand nous mangeons, elle
mange seule de l'autre côté de la voiture. Elle reste enveloppée dans son voile et ne
nous parle jamais. J'enquière à son propos et les hommes me répondent naturellement
"C'est une femme mariée". Ils nous apprennent que dès qu'une femme est mariée, elle
n'interagit plus avec les autres hommes. Elle ne s'assied même pas avec nous pour manger
au milieu du désert. Ils ajoutent aussi que c'est elle qui le souhaite et qu'ils
respectent sa décision. Hum. C'est plutôt à cause de son lavage de cerveau.
Pierre a
suggéré qu'une femme seule voyageant en Amérique avec 7 hommes (un cousin, 6 inconnus)
pendant 5 jours, cela pourrait être très désagréable pour elle, surtout si certains des
mecs essayaient de la baratiner. La différence cependant, c'est qu'une occidentale peut
être perçue par les hommes comme froide et impersonnelle alors qu'ici, les hommes
respectent son souhait et lui offre la tranquilité à 100%, sans question. Intéressant.
Il me faut quand-même questionner les belles déclarations à propos du respect envers les
femmes. Je pense que c'est alimenté par quelque chose d'autre que le respect sincère,
sinon les femmes n'auraient pas le rôle qu'elles ont.
Le jour suivant je me
réveille avec l'adrénaline pulsant dans les bras due à une peur intense. La peur de ce
qui nous attend dans le désert. Ma peur vient de l'absence d'entrainement progressif, et
du fait que je me suis retrouvée plusieurs fois dans des situations difficiles au Maroc.
Argh. Ça intoxique mon expérience présente. Je me suis fait réveillé et botté le cul
hors du nid, et me voilà tremblante d'adrénaline. Mais nulle part où aller à part sur la
moto. P'tit jésus.
On a conduit 8 heures aujourd'hui de superbe terrain, changeant
constemment, et nos deux motos ont quité le sol plusieurs fois. Nous ne sommes pas tombés
cependant, et on a finalement établi le camp, fourbus comme pas permis et fatigué de
lutter contre le sable. En plus, notre guide a menacé de nous laisser dans le désert
aujourd'hui parce que nous étions trop lents. Je lui ai rappelé que hier, c'était lui qui
était trop lent, et Pierre érupta et lui lança "Allez-y, j'appelle nos ambassades et fais
fermer votre affaire" etc... Menacer d'abandonner quelqu'un dans le désert revient à
dire: je me fiche si tu crèves. Il a pris Pierre au sérieux et nous avons continué, mais
j'étais en boule parce qu'on s'est débrouillé superbement aujourd'hui.
Nous campons à
nouveau, frictionnons l'un l'autre du Baume du Tigre pour reposer nos muscles et nos
endormons comme des macchabées.
Le 3ème jour, je perds
finalement toute peur. Il est clair que j'ai la technique et je peux presque dire que je
suis vraiment bonne en moto. Pierre aussi, et nous avons une bonne vitesse et gardons une
très bonne moyenne. Le terrain aujourd'hui est magnifique. Des collines de rocher et de
sable qui font penser à des montagnes russes. Je trouve aussi deux squelettes complets de
chameaux au milieu d'un désert plat et nu jusqu'à l'horizon. Chaque fois que je vois un
animal mort ou un squelette, le cou est tendu à ses limites, comme s'il était mort en
s'étouffant sur son dernier souffle. La posture est macabre. J'aimerais bien en envoyer
un à Ian.
On chevauche droit sur la dune la plus haute pour dresser le camp pour la
nuit. C'est la première fois qu'on conduit sur une vraie dune. L'expérience me fait
halluciner et tourner la tête sous la sensation d'absence de gravité. C'est ce soir la
plus belle chambre à coucher de ma vie. Nous sommes au sommet d'une dune et on croirait
qu'il n'y a personne d'autre au monde que nous. Je regarde les étoile couche après
couche. Et je regrette qu'il me faille mourir un jour.