Friday - April 02, 2004

Wet things make me smile

Like ducks in a pond
Les trucs humides me font sourire - Comme des canards dans la mare

We are in Coyhaique, in the Chilean Patagonia, and have rented a 'cabina' for the week. A free standing, 2 story home with a front porch for US$28 night (our most coosh address to date). We ask the older woman who owns the place what it was like growing up in the area. She remembers when none of the villages in the South of Chile were joined by roads, or roads so bad that only military trucks could pass them. The road was completed just 5 or 10 years ago, and since then the population of the city has doubled. She said her main memory was that in winter no one could get fresh food except lemons which prevented scurvy, so people here had to eat dried horse meat as a staple. She also remembers that when roads re-opened in the spring in November, the first lettuces and tomatoes arrived in town. We also ask her questions about the dictatorship. Pierre and I have both noticed how the old and young people of Chile seem relaxed and comfortable. We were surprised and thought it strange given the intimidation and fear of living in a dictatorship that existed only 10 years ago. She said the people of Chile are resilient and move-on quickly. "Hardship is something you can't dwell on here".

Tonight, Pierre is about town and I am alone in our cabina, listening to Laurie Anderson and the Buzzcocks. I am so used to being with my beau, that when he is not around, it is difficult for me to feel alone. There is a sense that he is here, or he will walk in at any moment. I read once, an interview with a performance artist profiled in one of my favorite publications: ReSearch Magazine. This woman roped herself to a man (she- American, he-Japanese) and they stayed roped together by an 8 foot rope for one year. This is me and Pierre, and in a way, if you presented it correctly, it is a sort of a performance piece. 100 years ago I think it was called a side-show...

Pierre and I, and our 24 hour days together has convinced us of one thing, and we administer the advice to anyone who will listen... "Before you spend 5 years in couples therapy (ie: $80/hr, once a week, that's $19,200), spend the same cash and take a trip for one year in the 3rd world, and yer sure to realize/actualize/epiphisize more within those 12 months than a therapist ever could." This is of course if you haven't been lobotomized by denial or stereotypical social conformities.

Before we leave the modern town of Coyhaique we visit the internet where I read that Janet Jackson has got into some serious trouble for revealing her breast during the Super Bowl. Meanwhile, no one seems to mind the gun shootin', murder stabbing, drug taking mayhem of prime-time TV. Serious?! This reminded of when I was living in Chicago, IL. The Benetton clothing company had just released billboards showing a newborn baby with the umbilical chord still attached. It was the most protested ad in history. I remember the image, and remember that just behind it was a billboard of Rocky as Rambo with his 1000 rounds a minute, mow-em-down-quick machine gun. No one minds violence, yet its a national outcry at breasts and newborns. It's a barbaric message to be sending to our youth, don't you think?.


The next village we visit is Puyuhuapi (poo-yoo-wah-pee) and I exclaim to Pierre that this will be the name of our first born! Puyuhuapi Saslawsky! Here, everything is covered in moss, growing into moss, or thinking about moss. It rains and rains, and you can wring water out of the houses like a rag. All the structures are of wood that has turned sway-backed and sad. Old fishing boats clutter the bay, smelly wet dogs sniff each-other, roving bands of chickens cluck through the street, 20,000 water-puddles, and 23 hours and 15 minutes of rain every single day. Up to 7 meters (20 feet) of rain falls here per year! Today I lay in bed, curled up and stare out the window. I draw a picture of the house next door and the dog who lives underneath it. It was like a still photograph with people, animals, rain and clouds moving in and out of it's frame.

We have been traveling in rainy Argentina and Chile for months now, and notice that no one has umbrellas. City or tiny village, no one cares. Its raining, you get wet, you dry up. We can't even find them for sale in stores. People stink almost as bad as animals when they stay wet all the time.

Nous sommes à Coyhaique dans la Patagonie Chilienne où nous avons loué une "cabina" pour la semaine. Une maison indépendante sur 2 niveaux avec un porche pour 28 dollars la nuit (notre adresse la plus cossue à ce jour). Nous demandons à la vieille dame propriétaire de l'endroit comment c'était de grandir dans la région. Elle se souvient qu'aucun des villages du sud du Chili n'était relié par route, ou des routes tellement mauvaises que seuls les camions de l'armée pouvait passer. La route fut complétée il y a 5 ou 10 ans à peine, et depuis la population de la ville a doublée. Le souvenir qui l'a le plus marquée, c'est qu'en hiver, il n' y avait aucune nourriture fraîche, à part les citrons pour éviter le scorbut. On trouvait souvent de la viande séchée de cheval sur la table. Elle se souvient aussi que quand les routes ré-ouvraient au printemps en novembre, les premières salades et tomates arrivaient en ville. Nous lui posons aussi des questions sur la dictature. Pierre et moi avons trouvé tout le monde, les jeunes comme les vieux, bien détendus et à l'aise. Ça nous a surpris considérant l'intimidation et la peur constante qui faisait partie de la vie sous la dictature, il y a à peine une dizaine d'années. Elle nous dit que les gens au Chili ont la peau dure et s'adaptent rapidement. "Les difficultés, ce c'est pas quelque chose sur quoi tu peux t'attarder ici".

Ce soir, Pierre est en ville et je suis seule dans la cabina, en train d'écouter Laurie Anderson et les Buzzcocks. Je suis tellement habituée à être avec mon beau que quand il n'est pas là, il m'est difficile de me sentir seule. J'ai le sentiment qu'il est là ou qu'il va rentrer à tout moment. J'ai lu une fois une interview d'une artiste de performance présentée dans une de mes revues préférées: ReSearch Magazine. Cette femme s'est attachée avec une corde à un homme (elle Américaine, lui Japonais) et ils sont restés liés ensemble par cette corde de 2 mètres 50 pendant un an. C'est comme moi et Pierre, et dans un certain sens, si vous le présentez comme il faut, c'est une sorte de performance. Il y a 100 ans, ça aurait été un numéro de cirque...

Pierre et moi, et nos 24 heures ensemble, nous ont convaincu d'une chose, et nous donnons le conseil à qui veut bien écouter... Avant de passer 5 ans en thérapie du couple (à 80 dollars de l'heure, une fois par semaine, ça fait 19000 dollars), dépensez le même argent pour un voyage d'un an dans le tiers-monde, et vous êtes sûrs de réaliser/actualiser/épiphaniser plus en ces 12 mois que ce que pourrait faire n'importe quel thérapeute. Ceci, bien sûr, si vous n'avez pas été déjà lobotomisé par le déni ou les stéréotypes de conformités sociales.

Avant de quitter la ville moderne qu'est Coyhaique, nous faisons un tour sur internet où je découvre que Janet Jackson est vraiment tombée dans de sérieux problèmes pour avoir révélé son sein lors de la Super Bowl. En attendant, personne n'a l'air de se soucier des armes à feu, poignardages et prises de drogue à la télé aux heures de grande écoute. Sérieux?! Ça me rappelle quand je vivais à Chicago, Benetton venait de sortir des affiches publicitaires montrant un nouveau-né avec le cordon ombilical encore attaché. Ce fut la publicité qui a soulevé le plus de protestations qu'on ait jamais vu. Je me souviens de la photo, et me souviens aussi que juste derrière se trouvait une affiche de Sylvestre en Rambo avec sa mitrailleuse ratiboiseuse-express à 1000 cartouches à la minute. Personne n'est choqué par la violence, mais c'est un cri d'horreur national quand on voit des seins ou des nouveaux-nés. C'est un message barbare qu'on envoie à la jeunesse.

Le prochain village s'appelle Puyuhuapi (pou-you-oua-pi) et je déclare à Pierre que ce sera le nom de notre premier enfant! Puyuhuapi Saslawsky! Ici, tout est couvert de moisissure, se transforme en moisissure, ou est préoccupé par la moisissure. Il pleut et il pleut, et vous pouvez essorer les maisons comme des chiffons. Toutes les structures sont faites de bois qui se voûte tristement. De vieux bateaux de pêcheurs encombrent la baie, des chiens qui puent se reniflent les uns les autres, des bandes hèrantes de poulets, 20.000 flaques d'eau et 23 heures 15 minutes de pluie tous les jours. La région reçoit jusqu'à 7 mètres d'eau par an! Aujourd'hui, je reste au lit, toute en boule, et je regarde par la fenêtre. Je fais un croquis de la maison d'en face avec le chien qui vit en-dessous. Ça ressemble à une photographie avec les gens, les animaux, la pluie et les nuages qui y entrent et en ressortent.

Ça fait maintenant des mois que nous voyageons sous la pluie en Argentine et au Chili, et nous remarquons que personne n'a de parapluie. Que ce soit en ville ou dans les petits villages, tout le monde sen fiche. Il pleut, tu te fais mouiller, tu sèches. Il n'y a même pas de parapluies en vente dans les magasins. Les gens puent presque autant que les animaux quand ils sont mouillés tout le temps.

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